Dernièrement, je t’ai partagé deux interviews de deux blogueuses et entrepreneuses Alix et Lucie. Aujourd’hui, je vais te parler de Solène. Une jeune femme étudiante, qui entreprend des voyages responsables, sans argent, avec peu de transports, tout cela dans le but d’aller à la rencontre des gens et de prendre soin de la planète.
→ Hello Solène ! Je suis heureuse de te retrouver sur le blog aujourd’hui afin de discuter écologie, empreinte carbone, et tout cela autour du voyage. Mais avant ça, comment vas-tu ?
Bah écoute ça va super, je suis contente d’échanger avec toi sur cette thématique.
→ Avant de rentrer dans le vif du sujet, peux-tu nous faire une petite présentation de toi ? Quel âge as-tu ? D’où viens-tu ? Quel est ton parcours scolaire ? Et quelles sont tes passions dans la vie ?
Je m’appelle Solène, j’ai 22ans et je viens de Nantes. Durant mon parcours universitaire, j’ai réalisé trois années en fac de sciences et je suis à présent en fac de psychologie pour obtenir le titre de psychologue. Je suis passionnée par la psychologie, je fais beaucoup de lecture en plus de mes études. Mon autre passion, ce sont les voyages. J’aime rencontrer des gens et découvrir de nouveaux endroits, sortir de ma zone de confort. Une autre passion peut être le monde du spectacle.
→ Tu es passionnée de voyages mais comme ça va être le sujet d’aujourd’hui, tu ne voyages pas comme tout le monde. Peux-tu nous donner tes valeurs, tes souhaits de voyageuse ?
Lorsque je voyage, mon plus grand souhait est de limiter un maximum mon impact carbone et de favoriser les rencontres et l’échange.
→ D’où t’es venu cette idée de voyager de façon responsable ? Quel a été ton déclic ? Est-ce un voyage que tu as réalisé qui t’a ouvert les yeux ?
La première fois que j’ai pris l’avion, c’était pour me rendre au Portugal. Je me suis rendu compte que je pouvais aller partout facilement, à moindre coût. Cela m’a beaucoup plu. Puis mes études scientifiques m’ont sensibilisé à notre environnement. J’ai pris conscience de l’impact que peuvent avoir les voyages sur l’écologie. Le déclic ne s’est pas fait tout de suite. Je venais de me découvrir une passion pour le voyage et je n’étais pas prête à y renoncer d’aussi tôt. A vrai dire je n’avais jamais pensé à chercher des alternatives. Puis je suis tombée sur une annonce sur les réseaux sociaux, un groupe de voyageur sans argent. Je me suis intéressée au concept et ça m’a plu. Sortir de ma zone de confort a été un véritable défi, mais aujourd’hui je ne regrette absolument pas.
→ Une fois que tu es rentré de ton voyage sans argent et que tu as fait un point sur ce que tu venais de vivre, qu’as-tu pensé ? Qu’est-ce qui t’es passé dans ta tête ?
En rentrant de ce voyage, je me suis dit qu’il n’y avait pas uniquement ma façon de voyager à remettre en question, mais l’ensemble de ma consommation au quotidien. J’ai pris du recul sur notre société de consommation et sur mes réels besoins.
La chose qui m’a le plus marqué, je crois que c’est le gaspillage alimentaire. Pour avoir fait mes premières poubelles durant ce voyage, la quantité d’aliments récupérés m’a indigné. Désormais, je considère ma carte bancaire comme ma carte de vote. Qu’est-ce que je soutiens en achetant tel ou tel produit ? J’ai revu ma façon de consommer en achetant le plus possible local, de saison, en vrac et en me dirigeant au fur et à mesure vers une alimentation flexitarienne. En ce qui concerne mes autres achats, je me pose la question au préalable si j’en ai réellement besoin. Si oui, j’essaie de voir si je peux l’emprunter à quelqu’un ou si je trouve en occasion. Ce n’est qu’en dernier recourt que j’achète neuf. Par exemple, j’ai complétement laissé tomber le shopping vestimentaire. C’est un désastre écologique et humain, autant dans sa production que dans la façon dont notre société nous pousse à l’achat compulsif. La récupération reste le meilleur compromis.
Pour en revenir au voyage, la phrase « Le voyage n’est pas la destination mais le chemin », a pris tout son sens. Je n’ai jamais été autant épanouie que dans le voyage lent, humainement et psychologiquement. La vie de tous les jours nous entraîne dans une course folle à enchaîner les activités de notre journée sans le moindre répit. Les publicités, les notifications de notre téléphone, il n’y a pas un moment où nous ne faisons rien. Au bord de la route le pouce en l’air, j’ai eu le temps de réfléchir à tout ça.
→ Tu as également vécu deux belles aventures, une en écosse et une autre à vélo de Stockholm à Nantes, peux-tu en parler en quelques lignes ?
Ces deux aventures étaient importantes pour moi. En Ecosse, parce que c’était la première fois que je voyageais seule. Je suis sortie de ma zone de confort une fois et je ressentais le besoin de renouveler l’expérience seule cette fois pour repousser mes limites encore davantage. J’ai appris à me connaître et à dépasser mes peurs, notamment avec l’auto-stop. Puis le voyage à vélo, a été un vecteur pour partager mes expériences de voyage et mes valeurs écologiques. J’ai eu la chance d’intervenir dans deux classes de collège et d’autres projets sont en cours.
→ Parmi tes voyages réalisés, quelle aventure t’a le plus apporté humainement parlant ?
Avec certitude, ce sont mes voyages sans argent qui m’ont apporté le plus humainement. Ils m’ont permis de rencontrer des personnes que je n’aurais jamais croisé dans la vie quotidienne. De créer des liens et d’avoir des discussions des plus intéressantes et enrichissantes. J’ai appris à développer ma tolérance, car on ne partage pas forcément les mêmes idées. J’ai appris l’empathie, la nuance, l’ouverture.
→ Revenons sur le voyage responsable, qu’est-ce pour toi de voyager de façon responsable ? Quelles démarches mets-tu en place pour prendre soin de la planète pendant tes déplacements ?
Voyager de manière responsable pour moi, c’est se responsabiliser sur chacune de nos actions et sur l’impact que celles-ci peuvent avoir écologiquement et humainement parlant.
Bien sûr personne n’est parfait, mais si nous faisons tous de notre mieux c’est déjà énorme !
Les trois besoins essentiels en voyage sont se nourrir, se déplacer, se loger.
Pour me déplacer, je pratique l’auto-stop ou le vélo. Il m’arrive également de prendre le train ou le bus. Je ne suis pas de ceux qui boycott de l’avion, car il permet tout de même une ouverture culturelle sur le monde et nous avons besoin aujourd’hui de cette ouverture d’esprit. J’en reviens à la responsabilité individuelle et j’encourage à l’utiliser avec modération. En ce qui concerne la nourriture, je pratique le glanage urbain. C’est-à-dire que je récupère les invendus dans les commerces. Le gaspillage alimentaire en Europe est assez impressionnant. Les poubelles sont pleines d’aliments encore consommables. Il m’arrive également de proposer mes services en échange d’un repas. J’essaie de donner d’une autre façon qu’avec de l’argent. Pour dormir, je choisis le camping sauvage qui me procure la sensation d’un moment privilégié avec la nature. Ou bien le plus souvent, je toque chez les gens pour demander à mettre ma tente dans leur jardin et très souvent, je dors sur un canapé. Dormir chez les gens est l’une des choses que je préfère dans mes voyages. Je fais des rencontres inattendues, les gens sont remplis de bienveillance. Je passe toujours de chouettes moments.
→ Est-ce que cette façon de voyager est plus enrichissante selon toi ? Et pourquoi ?
En ce qui me concerne, je suis d’accord avec la phrase de Ludovic Hubler “Le voyage c’est l’école de la vie”, mais cette vision est propre à chacun. Nous avons tous des besoins différents notamment autour du confort. Mais c’est sûr que l’on apprend toujours davantage sur soi et sur le monde qui nous entoure en bouleversant de temps en temps nos petites habitudes. Chacun peut sortir de sa zone de confort différemment, pas uniquement en voyage, la vie est remplie de beaucoup de petites expériences enrichissantes.
→ As-tu en projet de nouveaux voyages, de nouvelles aventures inédites que tu vas programmer prochainement ? (Si oui, peut-on en avoir un petit avant-goût ?)
Je termine mes études dans trois ans et j’aimerais en profiter pour voyager avant de me lancer dans la vie active. J’envisage de partir à vélo pour une durée minimum de 1 an. Je voudrais me rendre en Mongolie puis en Nouvel Zélande. Toujours dans l’objectif d’aller à la rencontre des gens. Aussi, je voudrais me rendre utile en roulant pour une cause écologique et humaine, je n’ai pas encore choisi laquelle…
→ Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui souhaite partir solo, sans argent, en stop etc ?
Le premier conseil que je donnerais est de se lancer, le second serait de toujours suivre son instinct, et le troisième de lâcher prise et profiter.
→ Dernière petite question, toi qui commences à être une pro des voyages en sac à dos, quelles sont les 5 choses indispensables selon toi à emporter dans son sac ?
Souvent on transporte nos peurs dans notre sac à dos. Pour ma part j’ai peur d’avoir froid alors j’ai un gros sac de couchage.
Pour les cinq indispensables, je dirais une couverture de survie, un briquet, un change dans un sac étanche (ce qui permet d’avoir des vêtements secs le soir même en cas de grosse pluie), une gourde, et un savon multi-usage 100% naturel (corps, cheveux, vêtements).
Merci encore de nous avoir accordé de ton temps, hâte de suivre tes prochaines aventures sur ta page facebook Cap-l’instant et sur ton compte instagram Solenehll😉
Si tu as des questions concernant ces différentes façons de voyager, n’hésite pas à laisser un commentaire ou à contacter Solène sur ses différents réseaux 😉
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