Témoignage de grossesse : j’ai détesté être enceinte mais, je suis une maman comblée.

30 mai 2025 | Lifestyle, maternité | 0 commentaires

Bienvenue dans Mumories, un projet dédié aux récits vrais et sans filtres sur la maternité. Ici, chaque histoire compte, qu’elle soit douce, brutale, joyeuse ou bouleversante.

Devenir maman, c’est souvent perçu comme un rêve éveillé. Mais pour certaines femmes, la grossesse peut être une épreuve physique et émotionnelle. Marie, 27 ans, partage son témoignage sincère et touchant. Entre nausées, angoisses, culpabilité et émerveillement, elle nous raconte sa réalité, bien loin des clichés parfaits des réseaux sociaux. Un récit essentiel pour libérer la parole autour de la maternité. À l’opposé de l’expérience de Marie, j’ai partagé également mon expérience de la grossesse que j’ai, pour ma part, adorée.

1. Marie, jeune maman : entre espoirs et réalités de la grossesse

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je suis Marie, j’ai 27 ans je suis maman d’une petite fille de 10 mois et pacsée avec mon conjoint depuis bientôt 4 ans.

Avant ta grossesse, avais-tu une image particulière de la grossesse ?

Avant ma grossesse j’avais une image utopique de la grossesse et peu réaliste.

Comment as-tu vécu l’annonce de ta grossesse ?

L’annonce a été compliquée, car c’était ma quatrième grossesse, après trois fausses couches. J’étais donc très réservée. Je dirais même que j’étais pessimiste et anxieuse.

2. Une grossesse difficile mais pleine de sens

Si tu devais décrire ta grossesse en 3 mots, lesquels dirais-tu ?

Ma grossesse en 3 mots je dirais : nausée, vomissement, bonheur.

Comment as-tu géré le fait d’être souvent malade ? Cela a-t-il eu un impact sur ton moral ?

Je l’ai géré comme j’ai pu, mais c’était très difficile. Par exemple, je partais travailler avec un sac plastique sur les genoux en conduisant, et je vomissais tout en roulant. Il m’est arrivé de devoir sortir en courant d’un magasin pour vomir… Je me baladais H24 avec des sacs à vomi pour éviter de le faire par terre. Oui, cela a énormément pesé sur mon moral. J’étais épuisée, et ça accentuait ce sentiment de “Pourquoi j’ai fait ça ?”. Mais j’essayais de relativiser du mieux que je pouvais.

Tu évoques le bonheur en parlant de ta grossesse. As-tu aimé porter la vie, voir ton corps changer au fil des mois ?

Ce que j’ai adoré, c’est la magie de la création. Me dire que ça part de rien, et qu’en 9 mois ça devient un humain viable… je trouvais ça incroyable ! J’étais fascinée par la force du corps, sa capacité à créer la vie. C’était grâce à moi qu’elle “poussait”, et j’en étais très reconnaissante. En revanche, voir mon corps changer, ça m’a un peu perturbée. Je n’ai pas vraiment aimé ça, je dois l’avouer.

Y a-t-il eu des moments où tu as quand même ressenti de la joie ou de la connexion avec ton bébé ?

Oui à chaque écho (j’en ai eu une par mois) j’avais une sensation de joie ultime incroyable de savoir qu’elle allait bien, qu’elle se développait bien et que tout était nickel. Ce sentiment laissait vite place à l’anxiété quelques jours après. Mais, à partir du moment où j’ai commencé à la sentir bouger tous les jours ça allait un peu mieux.

témoignage de grossesse

3. Entre solitude, doutes et force intérieure

As-tu ressenti de la culpabilité ou de l’incompréhension à te sentir « subir » la grossesse ?

À 1000 %. Je me suis sentie coupable pendant toute ma grossesse de ne pas aimer ça. J’en ai beaucoup pleuré, j’ai regretté, et je trouvais ça “nul”, surtout que, dans mon imaginaire, toutes les filles adorent être enceintes.

Qu’est-ce qui t’a le plus aidée à traverser cette période ?

Ma mère, ma meilleure amie et mon entourage m’ont beaucoup aidée à déculpabiliser. Ils ont levé les tabous et m’ont dit qu’aimer être enceinte n’était pas une obligation, et que ça ne ferait pas de moi une mauvaise mère. C’était une de mes grandes peurs.

Penses-tu que l’expérience de la grossesse est trop idéalisée dans notre société ?

Oui, j’en suis certaine. Avec les réseaux sociaux, on ne montre que ce qui est parfait, tout est retouché ou mis en scène. Et du coup, quand on vit une grossesse différente, on se sent “pas normale”, surtout si ce n’est pas aussi idyllique que pour la copine enceinte.

Quel message aimerais-tu faire passer aux femmes qui ressentent la même chose mais n’osent pas l’exprimer ?

OSEZ. L’intime est universel. Depuis que l’humanité existe, la probabilité que personne n’ait vécu ce que vous ressentez est nulle. Quelqu’un, quelque part, a traversé la même chose ou quelque chose de très proche. Alors, ne gardez pas ça pour vous.

4. Accouchement et post-partum

Comment t’es-tu sentie après l’accouchement ?

J’ai eu un accouchement assez long : 37 heures, avec beaucoup, beaucoup de points… J’ai fait ce qu’on appelle un périnée complet compliqué. Donc j’ai énormément souffert après l’accouchement, et en plus, le démarrage de l’allaitement a été très difficile.

Ton rapport à la maternité a-t-il changé après la naissance de ton enfant ?

Je ne saurais pas dire si mon rapport à la maternité a changé après la naissance. Je n’ai pas ressenti cet amour inconditionnel au premier regard, ça a mis du temps à venir, et ça m’a beaucoup perturbée. Je connaissais très peu le post-partum, donc je ne pouvais même pas comparer avec une idée préconçue.

Avec le recul, referais-tu quelque chose différemment ?

Avec le recul, j’aurais sûrement demandé une césarienne pour éviter autant de dégâts. Mais pour le reste, j’ai la chance d’avoir un conjoint formidable, qui a tout arrêté pour s’occuper de notre fille depuis sa naissance. Ce qu’il nous apporte au quotidien est précieux.

5. Un message pour les futures mamans

Si tu avais un message à adresser à d’autres mamans qui n’aiment pas être enceintes, que leur dirais-tu ?

Ne pas aimer être enceinte ne veut pas dire qu’on n’aime pas son bébé ou qu’on ne sera pas une bonne mère. Au contraire.

Qu’aimerais-tu que l’entourage des femmes enceintes comprennent sur ce sujet ?

J’aimerais que l’entourage comprenne que parfois, on fait ce qu’on peut avec ce qu’on a. Non, une femme enceinte n’est pas une petite chose fragile. Si elle se sent capable de monter le lit du bébé seule, de faire une rando (avec l’accord du gynéco bien sûr) ou même de courir un semi-marathon, laissez-la faire. Elle seule connaît ses limites.

Et maintenant comment te sens-tu dans ton rôle de maman ?

Aujourd’hui, je suis un peu partagée. Son papa a arrêté de travailler pour s’occuper d’elle pendant ses 16 premiers mois, donc elle a tendance à me « rejeter » un peu, à « préférer » son père. C’est frustrant, même si je le dis en pesant mes mots. On nous dit que ce sera fatigant, mais tant qu’on ne le vit pas, on ne mesure pas à quel point c’est intense. C’est dur. Mais en fait, c’est aussi magique.
Les moments de joie, de rire, de la voir grandir, s’émerveiller du monde : ça vaut toutes les douleurs, chaque nausée, l’accouchement compliqué. C’est un bonheur immense. Les enfants sont tellement naturels, sincères. Je ne changerais ma vie pour rien au monde. Avoir la chance de voir le monde à travers ses yeux, c’est la plus belle chose. Ses sourires, ses éclats de rire… Je suis la plus chanceuse du monde. Alors, du fond du cœur : merci la vie. ❤️

La grossesse n’est pas toujours un conte de fées. Le témoignage de Marie rappelle qu’il est normal de vivre des hauts et des bas, et surtout qu’on peut ne pas aimer être enceinte tout en aimant profondément son enfant. Merci Marie pour ton témoignage, qui je pense, parle à beaucoup de femmes.

Si tu veux également partager ton expérience de la grossesse, n’hésite pas à en parler dans les commentaires, à me contacter sur mon compte instagram @a.la.sieste, ou par mail. Peut-être que tu seras mon prochain témoignage publié 😉

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