Bienvenue dans Mumories, un projet dédié aux récits vrais et sans filtres sur la maternité. Ici, chaque histoire compte, qu’elle soit douce, brutale, joyeuse ou bouleversante. Aujourd’hui, je te retrouve pour partager mon propre témoignage sur le post-partum.
Selon l’OMS (l’Organisation mondiale de la santé), le site des 1000 premiers jours ou encore Ameli, le post-partum désigne la période juste après l’accouchement. On dit qu’elle dure en général jusqu’à huit semaines, le temps que les organes et le corps se remettent de la grossesse et de l’accouchement.
Mais pour beaucoup, le post-partum ne se résume pas à ces quelques semaines. C’est aussi une période où les hormones reprennent leur place, où notre vie de femme et de couple est chamboulée. C’est le moment où l’on construit notre vie de maman, où l’on apprend à le devenir… ou à le redevenir.
Un véritable bouleversement qui, selon certains, durerait au moins trois ans.
Aujourd’hui, mon fils va sur ses 18 mois. J’aimerais te partager mon ressenti sur cette première année et demi : comment se sont passés les premiers jours à la maternité, le retour à la maison, la reprise du travail du papa, puis la mienne… et comment ça se passe depuis.
Chaque post-partum est unique, évidemment. Nous avons toutes des ressentis et des vécus différents. Mais si mon expérience peut t’aider ou te rassurer, je te la partage en toute transparence.
Le début du post-partum à la maternité
Retour à notre chambre vers 4h du matin après l’accouchement (Mon récit d’accouchement). Pas une once de fatigue à l’horizon. Pourtant, cela faisait déjà quelques nuits très courtes après un long accouchement. Mais à cet instant, notre vie est suspendue. Elle vient de prendre un virage à 360°. Plus rien ne sera comme avant : une nouvelle vie commence.
On regarde notre bébé dormir, on réalise qu’après neuf mois de grossesse, ça y est, il est là, la chair de notre chair.
Je vais te partager ces premiers jours à la maternité en trois points : par rapport à notre fils, à moi physiquement, et à moi moralement.
- Pour notre fils, tout s’est bien passé. Il avait déjà un bon poids à la naissance, prenait très bien le sein (j’ai eu la montée de lait dès le deuxième jour), et en quittant la maternité, il avait même pris un peu de poids.
- Moralement, j’allais bien. Comme je l’ai dit plus haut, nous étions sur notre petit nuage, shootés aux hormones. Je ne ressentais pas encore la fatigue. Il dormait bien la journée, un peu plus collé à moi la nuit, mais c’est normal. Le rythme était soutenu entre les passages des sage-femmes et des auxiliaires, ce qui laissait peu de place au repos.
Ce qui commençait à être pesant, c’est que cela faisait déjà une semaine que j’étais à la maternité, entre les jours avant l’accouchement et ceux après. J’avais hâte de retrouver mon lit, ma maison, et les bons petits repas maison. ^^ - Physiquement, c’était plus difficile. La montée de lait a été très douloureuse, au point de m’empêcher de dormir. J’étais gonflée, tendue, je débordais littéralement de lait. ^^ En toute transparence, j’ai eu des points de suture et des hémorroïdes après l’accouchement, combo parfait pour avoir mal, assise ou aux toilettes. J’étais bien seulement allongée sur le côté, pour tout te dire.
Ce sont surtout ces douleurs qui ont rendu les premiers jours compliqués. On n’est pas très à l’aise à l’hôpital, avec la fatigue et le manque de repères. J’étais pourtant bien moralement, en amour de mon bébé, mais l’inconfort physique pesait. Il faut réapprivoiser son corps après ce marathon qu’est l’accouchement. Ce n’est pas rien : un chamboulement total.
Les premières semaines à la maison
Je n’ai pas grand-chose à dire sur ces premières semaines à part : bonheur.
Avec mon chéri, nous avons vécu une petite lune de miel tous les trois jusqu’à sa reprise du travail. Tout se passait bien : notre fils dormait plutôt bien, se réveillait toutes les trois ou quatre heures pour téter et se rendormait aussitôt. On a pu récupérer et profiter de moments à deux. Nous avons eu le droit par contre aux pleurs de décharge, et pfiou ce n’est pas facile de voir son bébé hurler pendant 1/2h sans réussir à le calmer.
Il a tout de même fallu prendre nos marques : trouver le temps de manger entre les tétées, avec un bébé koala toujours collé à nous, gérer les visites de la sage-femme et de la famille.
Il y avait aussi ce petit stress lié à l’allaitement. Même avec des repères, on ne sait jamais vraiment combien bébé boit. À notre retour, il n’avait pas beaucoup pris de poids au début, et je m’en voulais. J’ai compris après que c’était une baisse de lactation que je n’avais pas identifiée. Heureusement, tout s’est vite rétabli, et les pesées régulières nous ont rassurés.
Petite frayeur à ses trois semaines : un séjour aux urgences pour une surinfection. Eh oui, monsieur faisait une mastite, ce n’est pas réservé aux mamans ^^
Sur le moment, grosse frayeur de le voir amorphe et fiévreux, mais tout est vite rentré dans l’ordre.
Côté moi :
- Physiquement, j’ai mis du temps à m’en remettre. Les douleurs étaient encore là, surtout le premier mois, je ne pouvais pas marcher longtemps.
- Moralement, à part une ou deux journées de larmes à cause de la chute d’hormones, tout allait très bien. 😅

La reprise du travail du papa
Nous avons eu de la chance : mon chéri a pu cumuler son congé paternité avec ses congés restants. Il a donc repris un peu avant les deux mois de notre fils.
Et là, nouveau rythme à trouver, nouvelle routine à installer. Je me suis vite rendu compte à quel point c’était plus simple à deux !
Quand il a repris, je mangeais, je me lavais quand je pouvais… 😅
Mais chaque post-partum est différent, avec plein de paramètres. À ce moment-là, notre fils avait besoin d’être beaucoup dans les bras, surtout pour dormir. L’écharpe et la sling ont été mes meilleures amies !
Ce qui a été le plus difficile, c’est que l’allaitement était omniprésent. Il tétait beaucoup (ce qui est normal) mais entre ça et les siestes en portage, je n’avais aucune pause, aucun moment pour moi. Parfois, je saturais. J’avais juste envie de souffler, de faire une petite activité pendant sa sieste.
Passer de deux mois à deux, à me retrouver seule avec un bébé qui grandit et a de nouveaux besoins, ça a été un vrai changement.
Nos journées se résumaient souvent à de longues balades : lui dormait en écharpe, et moi je respirais un peu dehors.
Ma reprise au travail
Comment qualifier ma reprise ? Chaotique ! ^^
Là encore, j’ai eu de la chance : je devais reprendre début juillet, mais étant professeure des écoles, c’étaient les vacances d’été. J’ai donc pu rester quatre mois avec mon fils avant de reprendre, et quelle chance !
Avant la grossesse, je ne m’étais pas trop posé la question d’un congé parental. Mais en juillet, j’ai su que j’aurais été incapable de reprendre à ce moment-là. Je comprends celles qui en ressentent l’envie, mais franchement… ce système de congé maternité/paternité est fou.
Comment peut-on laisser un bébé de deux mois et demi à un inconnu pour aller travailler… et payer cette personne avec notre salaire ? Bref, sujet à rallonge. 😅
Fin août, nous avons commencé l’adaptation chez la nounou. Nous étions plus sereins, même si j’aurais préféré rester avec lui. Malheureusement, cela ne s’est pas bien passé : nous avons dû rompre le contrat très vite.
Je n’ai même pas eu le temps de reprendre le travail que j’étais déjà en arrêt pour garder mon fils (pour mon plus grand plaisir !).
J’ai repris réellement à ses six mois, après plusieurs péripéties de nounou. Et là, bim, nouveaux repères à prendre, impression de recommencer à zéro.
Ces changements ont perturbé notre fils : il ne dormait plus que sur moi. Alors entre les repas, les affaires, les tâches ménagères et le travail… c’était le rush.
Je me suis vraiment rendu compte de la charge mentale à ce moment-là. Je devais tirer mon lait au travail, et j’oubliais souvent quelque chose : tire-lait, gamelle ou lait à l’école. 😅
D’un côté, travailler me faisait du bien, changer d’air aussi. Mais entre la fatigue, la nounou compliquée et l’envie d’être avec lui, j’étais 1000 % mieux à la maison.
En revanche, très bonne idée d’être à 80 % : ne pas travailler le vendredi, c’était idéal pour souffler et profiter.
En résumé, la reprise “a été”. Mais avec beaucoup de frustration. J’aurais mille fois préféré rester avec lui. Cette impression de courir tout le temps, sans profiter, est difficile. On aimerait mettre le temps sur pause et savourer chaque seconde à le voir grandir, plutôt que de travailler pour payer la nounou. Pas que nous ne faisons rien à la maison, c’est un vrai « travail » d’élever son enfant !
Comment j’en suis, 18 mois plus tard dans le post-partum ?
Eh bien, tout va pour le mieux ! C’est extraordinaire de le voir grandir. Ça va si vite ! Il y a un an et demi, on s’extasiait de le voir déplier ses petits doigts, faire ses premiers sourires, puis rires, commencer à se retourner, avoir sa première dent, et maintenant il galope, commence à parler, fait le clown, etc. Je trouve que la maternité, la parentalité c’est magi
Moralement, je vais bien. J’ai eu la chance de ne pas traverser de dépression post-partum. Si ce n’est pas ton cas, que tu ne te sens pas bien : parles-en. Avoir un enfant ne veut pas dire tout porter seule.
Entoure-toi de ton “petit village”, de personnes de confiance. Avoir un relais, des oreilles attentives, c’est essentiel.
Physiquement, je me sens bien aussi. J’appréhendais un peu ce côté-là, car j’avais pris beaucoup de poids pendant la grossesse. Mais petit à petit, tout s’est remis en place. J’ai retrouvé mon corps d’avant, et cela me va très bien. Et si ton corps est différent (plus mince ou plus rond) c’est okay aussi. Une grossesse, ça transforme. C’est énorme, c’est normal.
Côté couple ? C’était ma grande crainte pendant la grossesse : le baby clash.
Malgré toute la communication du monde, avec la fatigue et les difficultés, ce n’est pas toujours simple. Nous avons eu quelques petits nuages gris vers ses 3-4 mois, surtout à cause de la fatigue et des pleurs de décharge, mais tout est vite rentré dans l’ordre. On savait qu’on était irritables, alors on parlait moins pour éviter les tensions. Et petit à petit, tout est revenu à la normale.
En conclusion
Cette première année de post-partum m’a bouleversée, fatiguée, émerveillée. Ce n’est pas évident de partager son ressenti sur ce que l’on a vécu (et sur ce que l’on vit encore) car aujourd’hui, j’ai du recul. Sur le moment, quand on traversait certaines difficultés, les émotions étaient forcément plus intenses que maintenant, au moment où je te le raconte.
Oui, parfois, j’en avais marre. Je voulais qu’il dorme enfin tout seul, je rêvais d’un moment rien qu’à moi pour souffler. Je me demandais sans cesse : quand est-ce qu’il arrêtera de se réveiller toutes les 45 minutes la nuit ? quand est-ce qu’il fera enfin ses nuits ? (Spoiler : ce n’est toujours pas le cas ^^)
Et puis, il y avait aussi ces moments où la fatigue me rendait à fleur de peau, où je ne pouvais plus voir mon chéri en peinture XD… avant que, le lendemain, tout aille mieux.
C’est normal de traverser toutes ces émotions. Ne culpabilise pas.
Et si, au contraire, tout se passe bien pour toi, tant mieux, c’est merveilleux ! L’important, c’est de ne pas rester seul.e quand c’est difficile. Parles-en à ton.ta partenaire, à tes proches, à des ami.e.s ou à des professionnels de santé.
Si tu souhaites découvrir d’autres témoignages sur le post-partum, je te conseille les podcasts Bliss stories. Plein de témoignages sans filtre sur la maternité et le post-partum. Tu verras que chaque expérience est vraiment unique.
Ces 18 premiers mois m’ont fait grandir. Ils m’ont appris mes limites, mais aussi mes forces. Je ne suis plus la même qu’avant, et c’est très bien comme ça.
C’est mon évidence, ma raison de vivre. 💛
Si actuellement tu es enceinte et que tu as des interrogations ou que tu es en plein post-partum et que tu veux partager ton expérience, n’hésite pas à laisser un commentaire où à m’envoyer un petit message sur mon compte instagram @à.la.sieste, mon compte dédié à la maternité 😉

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